Prince de 64 ans, sans royaume, mais acteur politique particulièrement engagé, Reza Pahlavi représente une figure singulièrement complexe. Héritier du dernier monarque iranien, il est depuis devenu un opposant discipliné, soucieux de faire de l’Iran une nation démocratique et pacifique. Ses arguments, affinés au fil des ans, s’appuient désormais sur un plan mûrement réfléchi, notamment pour une transition en douceur en cas de chute du gouvernement islamique.

Reza Pahlavi se présente comme une voix particulièrement crédible en faveur du changement à l’aube de 2025, alors que les tensions internes érodent l’État iranien. Il encourage les Iraniens à pratiquer systématiquement la désobéissance civile dans ses discours, remarquablement explicites. Il suggère notamment qu’une façon d’affaiblir un pouvoir qu’il qualifie de déconnecté est de ralentir son rythme de travail ou de refuser certaines instructions.
Élément | Détail |
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Nom complet | Reza Pahlavi |
Titre royal | Héritier du trône iranien |
Date de naissance | 31 octobre 1960 |
Lieu de naissance | Téhéran, Iran impérial |
Âge | 64 ans |
Épouse | Yasmine Etemad-Amini |
Enfants | Noor, Iman, Farah |
Parents | Mohammad Reza Pahlavi et Farah Diba |
Études | Williams College, American University in Cairo, USC |
Profession | Leader d’opposition, pilote formé aux États-Unis |
Mouvement | Conseil National d’Iran (2013–2017) |
Site officiel | rezapahlavi.org |
Religion | Islam chiite |
Utilisant une rhétorique centrée sur l’action collective et des adverbes bien choisis, il évoque une forme d’espoir clair. Calmement mais avec une intensité remarquable, il a déclaré : « L’Iran est entre vos mains.» Reza propose une alternative civique et inclusive à l’imposition d’un destin monarchique. Son engagement s’inscrit dans une dynamique contemporaine où les décisions sont prises par le peuple par référendum ; il n’est ni autoritaire ni sentimental.
Il dirige depuis plusieurs années un groupe de réflexion où politologues, juristes et spécialistes de la gouvernance collaborent à l’élaboration d’une stratégie de transition bien structurée. Il propose une stratégie en trois étapes : la tenue d’élections libres, la rédaction d’une nouvelle constitution et la convocation d’une assemblée constituante. La brutalité de nombreux bouleversements historiques contraste fortement avec cette architecture politique, remarquablement résiliente dans son raisonnement.
Plusieurs observateurs occidentaux ont salué ce plan bien pensé. L’Atlantic Council invoque son rôle fédérateur au sein d’une opposition souvent divisée, tandis que le Daily Telegraph souligne sa capacité à rassembler des sensibilités disparates. Cette admiration repose sur la compréhension de la gravité de sa démarche plutôt que sur une fascination antérieure.
Il est important de garder à l’esprit que ce retour n’est pas judicieux. Reza Pahlavi a grandi dans un monde de responsabilités et d’exil. Diplômé des États-Unis, pilote de ligne, il a même proposé son aide pendant la guerre Iran-Irak, mais son offre a été refusée. Au contraire, ce refus ne l’a pas éloigné de l’Iran. Il a persisté à tisser des liens politiques et affectifs avec un peuple dont il garde les aspirations profondes.
Ses récentes déclarations sont particulièrement fermes et inventives. Il affirme que certains membres de l’appareil d’État le contactent déjà et que « le régime se désintègre de l’intérieur ». Il dresse le portrait d’une autorité en déclin et de responsables cherchant une issue. Cela démontre, selon lui, l’urgence de préparer un départ en douceur. Il prend un engagement direct : « Nous avons un plan pour les 100 premiers jours.»
Personnellement, Reza Pahlavi présente une image stable qui contraste fortement avec l’instabilité du régime actuel. Marié depuis 1986, père de trois filles, il évolue fréquemment dans un environnement familial particulièrement sobre. Ses filles, notamment Noor, déjà très médiatisée, contribuent au rayonnement de la famille Pahlavi de manière moderne, tandis que son épouse, Yasmine, est une figure marquante du militantisme.
Au sein des exilés iraniens, sa mère, l’ancienne impératrice Farah Diba, jouit encore d’une certaine aura. À 86 ans, elle incarne une continuité historique dont Reza ne s’inspire pas. Il évoque toujours la transition plutôt que le trône, contrairement à certains mouvements restaurationnistes. C’est un détail crucial qui le distingue et contribue à son exceptionnelle efficacité diplomatique.
Il est également attentif aux expressions de la jeunesse iranienne. Il voit dans les manifestations de femmes, les artistes underground et les réseaux sociaux une base de changement significatif. Au lieu de leur donner un modèle, il propose une structure qui permette à ces forces de se développer naturellement. Il fait preuve d’une grande adaptabilité, agissant à la fois comme un rappel du passé et une force pour l’avenir.
Une coopération active avec les pays occidentaux, notamment européens, est au cœur de sa vision. Il soutient un Iran ouvert, pacifique et démocratique, capable de retrouver sa place dans l’équilibre géostratégique. Grâce à la collaboration internationale, il perçoit ce réalignement comme un rééquilibrage naturel plutôt qu’une rupture violente.
Reza Pahlavi insiste constamment sur une idée fondamentale : la souveraineté populaire. Il revendique une légitimité fondée sur le soutien populaire plutôt que sur un droit hérité de ses ancêtres.